L’intervention de l’homme pour façonner la matière n’a pas été bénéfique en toutes circonstances. Il y a eu souvent une sorte d’esclavage du règne minéral contraint de suivre la pensée humaine, même viciée. La pierre est ainsi devenue esclave des ambitions des bâtisseurs ou de leurs commanditaires : au début, tout est harmonie, intelligence mutuelle, puis une trop grande témérité conduit à la catastrophe. L’auteur remonte la cascade des siècles pour en donner des exemples. Erreur répétée, celle de la juxtaposition, sous un même fardeau et côte à côte, de deux architectures de sensibilité différente : elle a été fatale aussi bien au pharaon Chéops qu’aux bâtisseurs de campaniles ou à Soufflot, l’architecte du Panthéon français. Jean Kerisel est connu de nos lecteurs par les nombreux ouvrages à caractère technique ou historique qu’il a publiés. Familier des égyptologues de profession, il a déploré, en maintes circonstances, leur ignorance de certains aspects techniques et, parfois même, leur mépris pour les spécialistes des sciences exactes et des sciences de la terre: géologues, hydrologues, etc.
Jean Kerisel